Département de médecine
Un peu d'Histoire
La Faculté mixte de Médecine et de Pharmacie de Lille fut créée par décret en date du 12 novembre 1875. Elle a été précédée, tant à Lille que dans la région, par plusieurs structures d'enseignement médico-chirurgical.
L'Université inaugurée à Douai le 5 octobre 1563, sur l'initiative de Philippe II d'Espagne, comporte une Faculté de Médecine à partir de 1570. Celle-ci comprend deux, puis trois chaires et l'ensemble est conservé après le rattachement de la Flandre à la France en 1668. A Lille même, on relève l'existence d'un collège de médecine créé en 1681 par le Magistrat de la ville, plus pour surveiller l'exercice de la profession médicale que pour enseigner. L'enseignement de la chirurgie, purement artisanal, fait l'objet d'un règlement communal à partir de 1705. Une Ecole royale de Chirurgie fonctionne régulièrement à partir de 1775. Tous ces organes d'enseignement disparaissent, comme dans toute la France, en 1792. Il ne subsiste à Lille que l'hôpital militaire d'instruction, installé depuis 1783, avec un bel amphithéâtre d'anatomie, dans l'ancien couvent des Jésuites.
A partir de la loi Fourcroy qui, en 1803, réorganise en les unifiant enfin les études médico-chirurgicales, deux hôpitaux lillois, Saint-Sauveur et l'Hôpital Général, participent plus ou moins régulièrement à la formation des étudiants. Celle-ci est surtout structurée avec la création de l'Ecole préparatoire de Médecine et de Pharmacie, par le décret du 12 août 1852. Le Directeur en est le Professeur V. Cazeneuve, venant de l'hôpital militaire, dont le rôle d'instruction est terminé depuis 1851.
1892, La Faculté mixte de Médecine et de Pharmacie rue Jean Bart
La forte croissance de la population du département en raison de son industrialisation, phénomène qui intéresse spécialement l'arrondissement de Lille (de 309.000 habitants en 1837 à 555.000 en 1877) fait poser le problème de la formation des praticiens dont le nombre augmente en proportion. Les réticences, tant ministérielles que de la municipalité de Lille, concernant l'installation d'une Faculté de médecine sont balayées par le dynamisme des Facultés catholiques qui se créent à Lille en 1875, ce qui suscite une vive émulation. Le décret portant création de la Faculté d'Etat est signé la même année et le décret présidentiel organisant le personnel enseignant, signé le 31 août 1876, prévoit 20 chaires magistrales, 4 cours complémentaires et un cours annexe pour sages-femmes.
La Faculté elle-même est édifiée à proximité des autres établissements universitaires, sur un terrain donné par la ville, rue Jean Bart. La première pierre est posée le 24 avril 1880 ; les bâtiments seront occupés en 1892. Le premier Doyen, qui reste en fonction un an, est le Professeur Cazeneuve ; celui-ci a la satisfaction d'attribuer le premier diplôme de docteur à un médecin achevant ses études dans la nouvelle Faculté en 1877.
La croissance de celle-ci, bien que ralentie par la guerre de 1914-1918 est spectaculaire et dès la fin des années 20 il faut envisager l'édification de nouveaux bâtiments.
L'idée est avancée de coupler cette construction avec celle d'hôpitaux universitaires rénovés.
L'effectif des étudiants est alors de 1819 dont 1245 inscrits en médecine, 343 en pharmacie, 231 en chirurgie dentaire. La croissance du nombre d'étudiants se poursuit au-delà de toutes les prévisions. 6475 immatriculations, dont 4913 en médecine sont enregistrées en 1968 : le nombre d'étudiants en médecine est multiplié par 18,4 par rapport à 1928 !
1951, La première rentrée universitaire à la Faculté de la Cité Hospitalière
La Cité Hospitalière
Le projet, alors tout à fait original, de Centre Hospitalo-Universitaire regroupé en un même ensemble est soutenu à fond par le Professeur Oscar Lambret et appuyé par les autorités municipales et académiques, en particulier par le Doyen Charles Dubois.
Le gros oeuvre, de ce qui est connu comme la " Cité Hospitalière ", est achevé en 1939, mais la guerre entraîne la suspension des travaux. Ceux-ci ne sont repris qu'en 1948 ; activement poussés par le Doyen Pierre Combemale ils permettent d'effectuer la rentrée universitaire en 1951 dans les nouveaux bâtiments. Leur inauguration se déroule du 3 au 5 octobre 1953, sous la présidence de Monsieur André Marie, Ministre de l'Education Nationale.
De nouveaux amphithéâtres, plus vastes, sont édifiés, mais ceci ne suffit pas à donner satisfaction aux étudiants et surviennent alors les événements de mai 1968, dont la gravité est largement atténuée à Lille par l'excellent contact que le Doyen Henri Warembourg (le dixième depuis la fondation de la Faculté) maintient avec les jeunes générations.
Néanmoins de nouvelles dispositions législatives entraînent l'effacement temporaire de la Faculté, remplacée par trois U.E.R., intégrées dans une Université du Droit et de la Santé dont le premier président est le professeur H. Warembourg. Simultanément la Pharmacie et l'Art dentaire prennent leur autonomie. Cependant on revient, en 1982, à une structure traditionnelle, avec une reprise de la dénomination de Faculté et l'élection, à nouveau, d'un Doyen : le Professeur André Fourrier.
1996, La nouvelle Faculté Henri Warembourg
Une croissance continue, de pressantes exigences didactiques contraignent de prévoir un nouveau bâtiment universitaire : c'est la nouvelle Faculté, Pôle Formation, oeuvre très appréciée de l'architecte Gilles Neveux, ouverte le 16 septembre 1996 et inaugurée le 7 juin 1997 par Monsieur Jacques Chirac, Président de la République, le Doyen étant le Professeur Bernard Devulder.
Cette élégante construction moderne, implantée au sud du gigantesque complexe hospitalo-universitaire lillois marque bien la double volonté de continuité et de renouvellement, après un siècle et quart d'existence, de la Faculté de Médecine de Lille.
La prochaine étape doit être la restructuration du bâtiment du Pôle Recherche.
L'ensemble - Pôle Formation et Pôle Recherche - est devenu la Faculté de Médecine Henri Warembourg.
Rédaction : Dr A. GERARD