Construire son avenir
Faculté de Médecine Henri Warembourg

L’Hôpital des Nounours 2021

Docteur, même pas peur !

L’Hôpital des Nounours 2021 aurait pu se dérouler cette semaine sans les contraintes sanitaires. Il est aujourd’hui décalé en juin ou en septembre. Dans l’attente de cet évènement qui égaye la Faculté de Médecine et fait la joie des petits comme des grands, nous avons souhaité rencontrer Léa Blart et Raphaelle Picouet, toutes deux anciennes VP HDN et respectivement étudiantes en 3ème et 2ème année de médecine. Elles nous expliquent les dessous d’une organisation de précision.

1. L’Hôpital des nounours, c’est quoi ?
L’Hôpital des Nounours est un projet associatif de santé publique né en Allemagne en 2000 sous le nom de “Teddy Bear Hospital”. Le succès de ce dernier permet son expansion à l’international : la France adopte le projet en 2004.
En France, l’Hôpital des Nounours est mené par l’ANEMF (Association Nationale des Etudiants en Médecine de France) qui a permis la diffusion de ce dernier à l’ensemble des facultés de médecine métropolitaines. Le projet est ainsi dirigé, à Lille, par des étudiants appartenant à l’ACEML (Association Corporative des Etudiants en Médecine de Lille).

2. L’Hôpital des nounours, c’est pour qui ?
L’Hôpital des Nounours se tourne vers un public d’enfants âgés de 5 à 8 ans. Avant cet âge, nous considérons que les enfants sont trop jeunes pour comprendre et tirer des bénéfices du projet. Nous mettons en limite supérieure l’âge de 8 ans car le projet a pour mission première de faire soigner des doudous aux enfants : un enfant trop grand n’y sera donc pas sensible.

Nous considérons ainsi que les bénéfices du projet sont optimaux chez des enfants de cette tranche d’âge : les enfants seront sensibles à la dimension ludique et pédagogique de l’Hôpital des Nounours.

Cette année, à Lille, nous avons cependant élargi notre public. En effet, nous nous sommes tournés vers des établissements accueillant des enfants ou adolescents présentant des déficiences intellectuelles. Ainsi, l’Hôpital des Nounours a travaillé avec des enfants plus grands qu’à son habitude qui pouvaient avoir jusqu’à 15 ans. Les déficiences intellectuelles de ces derniers rendaient le projet adapté, puisqu’ils avaient en moyenne un niveau de compréhension d’enfant de 8 ans.

En temps normal, nous accueillons au sein de la Faculté une quinzaine de classes. Cependant cette année, en raison du contexte sanitaire, nous avons réduit ce nombre à 6 classes pour éviter les brassages entre différentes écoles.

3. Qui sont les bénévoles ? Quelles sont leurs actions ?
Les bénévoles sont des étudiants de différentes filières de santé. Ils peuvent intervenir soit en amont de l'événement et être ce qu’on appelle des bénévoles à l’année, soit intervenir pendant la semaine de l’Hôpital des Nounours et être des nounoursologues. En tant que nounoursologue, un bénévole peut soit tenir un stand soit être accompagnateur de 1 ou 2 enfants.
Parmi les bénévoles à l’année, on retrouve différentes teams. Premièrement, la team décor qui réalise les décors pour reconstituer en grandeur nature un hôpital. Deuxièmement, le team matériel va chercher dans les hôpitaux du matériel périmé ou non utilisé dont on pourra se servir par la suite. Ensuite, une grande partie de nos bénévoles est répartie dans différentes teams écoles. Ces derniers ont un rôle déterminant pour assurer le lien entre les classes et nous. Ils permettent d’assurer au mieux la venue des enfants en se présentant en amont dans la classe qui leur a été assignée.
Pour finir, une dernière action que nous pouvons proposer aux bénévoles est la participation à des “mini Hôpital des Nounours”. Durant ces derniers, c‘est l’Hôpital des Nounours qui s'invite au sein des établissements pour proposer aux enfants plusieurs stands. Ainsi, c’est dans le cadre de ces actions que nous nous sommes tournées vers des établissements accueillant des enfants avec des déficiences intellectuelles, tels que des IME ou IMPro.

4. Vous m’avez parlé de 21 stands, pouvez-vous les décrire ?
Tout d’abord, nous proposons des stands présentant différentes spécialités médicales : médecine générale, urgence, chirurgie, dermato-suture, radiographie.
Nous présentons également d’autres stands plus généraux en rapport avec le soin et les règles d’hygiène : secrétariat, échographie, sensibilisation au handicap, plâtre, découverte du corps, vaccination.
En cette période particulière nous avons voulu mettre l’accent sur la pandémie et avons donc choisi 2 nouveaux stands : le lavage des mains et dépistage Covid.
Notre projet a l’avantage d’être pluridisciplinaire : il ne s'intéresse pas seulement au domaine de la médecine mais sensibilise également au domaine du paramédical. En effet, nous faisons appel à des étudiants d’autres filières de santé pour tenir le stand correspondant à leur étude. Nous proposons ainsi les stands kinésithérapeute, sage-femme, pharmacie, infirmerie, dentaire, orthoptiste, orthophoniste et nutrition.

5. L’enfant rencontrera des médecins pour soigner son nounours. Sera-t-il amené à jouer lui-même le médecin ?
En amenant leur doudou à l’Hôpital des Nounours, les enfants ont le rôle de référent. Ils sont en effet responsables de leur doudou. A travers le parcours de soin, les enfants seront amenés à rencontrer différents nounoursologues de spécialités diverses qui leur apprendront à effectuer certains soins. Les enfants deviennent alors soignant à leur tour. En les responsabilisant et en les faisant participer un maximum, nous espérons les sensibiliser sur leur propre santé.

6. Quel est le bénéfice d’une telle opération ?
L’Hôpital des Nounours a plusieurs objectifs pour les enfants. Tout d’abord, son but premier est de dédramatiser les actes médicaux et le monde de la santé en général. Nous voulons également sensibiliser les enfants sur leur propre santé et sur les règles hygiéno-diététiques de base, ainsi que les sensibiliser au handicap.
Le projet permet aux étudiants de se familiariser avec un public auquel ils ont peu l’habitude d’être confrontés. Il s’agit donc d’une expérience supplémentaire qui leur sera bénéfique pour leurs pratiques futures.

7. Le bénéfice a-t-il pu être mesuré ?
Nous espérons que les enfants tirent bénéfice à la fois sur le plan ludique que sur le plan pédagogique. Nous sommes soucieuses de savoir si nos actions sont adaptées et nécessaires pour ce jeune public. C’est pour cela que nous demandons un retour de la part des enseignants via un questionnaire de satisfaction, leurs avis nous sont précieux.
Cela nous permet de constater d’années en années que le projet plaît.

8. Quel est l’investissement nécessaire à l’organisation d’un tel évènement ?
Pour un projet de cette ampleur, l’organisation de la part des étudiants en charge est une qualité nécessaire. De plus, pour être en accord avec les objectifs du projet, nous devons nous soucier du bien-être des enfants et avoir de la bienveillance à leur égard.
Selon la période de l’année, le temps nécessaire à accorder au projet peut varier énormément. Nous pouvons consacrer une demie journée par semaine à certains moments, comme 4-5 jours par semaine à d’autres.